Turbulences de sillage, un
premier roman qui se lit d’un seul trait,
a pour sujet une année dans la vie d’une femme franco-
américaine en poste à Jakarta. C’est une année cruciale pour
ce qui est en même temps une histoire d’amour et
un récit d’exploration
de soi, sorte de “roman de formation”, bien qu’il s’agisse
d’une femme de quarante ans,
montrant que l’on n’a jamais fini de se
découvrir.
Mais c’est aussi une histoire inhabituelle, car des
amours, il y en a plusieurs.
Le récit
s’ouvre sur la promesse d’une romance (qui n’aboutit pas),
se déploie
sur le souvenir d’un mariage (qui se brise)
et se conclut sur le rapprochement difficile
entre une mère et une fille,
qui s’aiment, mais vivent très mal toutes les
deux leur rapport à soi.
Ces relations complexes et souvent
douloureuses évoluent sur un arrière-fond resplendissant:
l’Indonésie, un pays qui a autant de facettes
que d’îles, comptées en centaines,
et pour lequel la narratrice développe
un amour profond,
le seul amour dans sa vie qui s’épanouit
avec joie et sans réticences.
Décrit de Jakarta à Bornéo, de Bali aux Mille Îles,
avec des détails qui dénotent
une grande connaissance et un très fort attachement,
ce merveilleux pays se montre dans toute sa
beauté et
dans toutes ses contradictions,
et sert de point d’ancrage à l'exploration d’une identité multiculturelle
et fragile:
celle de la narratrice et de l’autrice.
MALINA
STEFANOVSKA
(Professor of French and Francophone Studies,
UCLA, ÉTATS-UNIS)